Vivre longtemps en bonne santé |
|
Une comparaison factuelle
des risques
La moitié des décès pourraient être évitésLa moitié des décès en France sont évitables. C'est le constat tiré par le ministère de la santé. Ces décès pourraient être évités par une meilleure hygiène de vie (alimentation, exercice physique, non consommation de tabac ou d'alcool en excès…), par la prévention des accidents et par un meilleur réseau de personnes formées aux premiers secours. Ce constat montre l'étendue des progrès possibles en matière de santé sans faire appel à la médecine curative. Egalement remarquable : l'essentiel de ces décès pourraient être évités pour un coût très faible, et dépendent essentiellement de la prise de conscience de chacun. Mais de quels décès s'agit-il ? La table qui suit recense et quantifie pour la France les causes de décès sur lesquelles nous pouvons agir individuellement. Sa construction est délicate, car de nombreuses maladies et accidents sont « multifactoriels », c'est-à-dire que plusieurs facteurs en favorisent l'apparition, sans pourtant pouvoir être considérés isolement comme responsables. Cette table se restreint donc à des facteurs reconnus comme étant liés à l'apparition de la maladie ou de l'accident par un lien de cause à effet, et sans lesquels le décès n'aurait pas eu lieu. En procédant de cette façon, il arrive que deux facteurs soient identifiés pour un même décès, ce qui indique que la prévention de ce décès aurait été possible de deux façons différentes. C'est par exemple le cas pour un accident de voiture dû à une vitesse trop élevée et à une consommation d'alcool. Tout d'abord, voici un résumé visuel de cette table. La margeur des barres est proportionnelle au nombre de décès évitables en fonction de chaque moyen de prévention identifié. Causes principales de décès évitables (largeur des barres proportionnelle au nombre de décès évitables chaque année en France) Voici maintenant la table complète. Elle précise également la répartition des décès pour chaque action de prévention possible, en fonction de la cause identifiée du décès.
« Oui, je le savais », direz vous probablement en lisant cette table :
Et alors ? Tout le monde le sait. Qu'est-ce que cela va bien changer à ma vie de connaître précisément ce que je sais déjà d'une façon ou d'une autre? Effectivement, la réalité des décès en France semble banale. Pas de quoi se passionner. Pas de scoop, juste une société qui n'a pas la culture de la prévention, dont les enfants n'apprennent pas à l'école comment préserver la vie humaine. Pourtant il s'agit de votre vie. Il s'agit de la vie de votre femme, de vos enfants, de vos amis. Voulez-vous vraiment mourir dix ans trop tôt d'une cause banale ? Les chiffres sont là, inquiétants. Ils nous prouvent que notre vie est fragile, qu'elle a besoin d'être protégée. Et ne croyez pas que vous trouverez votre salut dans la médecine. La médecine curative Française est une des meilleures du monde, et pourtant elle est impuissante à enrayer cette hécatombe. Elle guérit juste un cancer sur deux, et encore au prix de quelles souffrances. Et elle intervient souvent trop tard contre les problèmes cardio-vasculaires. Les risques cachês dans nos gestes quotidiensNos comportements quotidiens sont le principal facteur de risque dans notre vie. La « banalité », l'habitude nous font oublier leurs conséquences sur notre santé. Il n'est pas possible ni souhaitable de penser quotidiennement aux risques, ce qui aurait pour effet de gâcher notre existence en nous stressant. Mais il n'est pas si difficile de remettre en cause certaines de nos habitudes, et de les changer. Le changement d'une habitude est difficile au début (arrêter de fumer, modifier son régime alimentaire…), mais la « force » de l'habitude joue en notre faveur. Une fois la nouvelle habitude prise, nous nous adaptons, psychologiquement et physiquement. On s'habitue à tout, et merveilleusement bien aux comportements bénéfiques pour notre santé. Les phénomènes de dépendance disparaissent avec le temps. Nous apprécions des saveurs nouvelles quand nous modifions notre régime alimentaire. Nous prenons goût à l'exercice quand nous le pratiquons régulièrement ...au point que nous n'envisageons même plus de revenir en arrière une fois l'habitude prise. Un nouvelle d'habitude doit être envisagé sur le long terme, en ayant à l'esprit le gain qu'elle représente, mais surtout le fait qu'elle ne représentera rapidement plus une contrainte, et même souvent plus rapidement que nous croyons un plaisir. Des gains ou pertes importants sont possiblesLa table qui suit résume donc des gains d'espérance de vie que nous pouvons espérer en fonction de comportements réguliers (par exemple, le fait d'avoir une alimentation équilibrée, ou de pratiquer régulièrement une activité d'exercice physique). Certaines informations proviennent du livre « Toujours Jeune » du docteur Patrick Pierre Sabatier et font plus appel à des statistiques qu'à l'estimation directe d'un lien direct de cause à effet, mais ont été réalisées dans des contextes où l'on sait que la relation de cause à effet existe. Elles sont donc moins précises que les autres, mais restent cependant valables, et sont notées avec un astérisque (*) en fin de ligne.
La table qui suit résume des pertes d'espérance de vie que nous pouvons anticiper en fonction de comportements réguliers (par exemple, le fait d'être un fumeur régulier, ou d'être en surpoids). Le cas de la cigarette est particulier, la cigarette ayant des effets cumulatifs. En effet, le risque de cancer du poumon varie en « puissance 4 » du nombre d'années pendant lesquelles on a fumé régulièrement. Il est donc essentiel de prendre la décision d'arrêter de fumer le plus tôt possible, quel que soit son niveau de consommation.
La comparaison des gestes quotidiensLes évaluations de l'impact en nombre d'années d'espérance de vie sont intéressantes, mais sont un peu abstraites pour aide à modifier une habitude. Plus convainquant dans une démarche quotidienne est de se référer à l'impact de chaque action considérée individuellement. Par exemple, l'impact d'une cigarette ou d'un trajet en voiture. Cette approche permet de « gérer » ses risques au quotidien, et de les comparer. Ces estimations sont des moyennes qui supposent un comportement régulier. Elles ne sont donc qu'une estimation par rapport à un comportement réel qui peut être irrégulier (par exemple une personne qui alterne des périodes d'abstinence et des périodes où elle fume). D'autre part, les effets d'un comportement donné ne sont pas toujours linéaires. Il peut y avoir des effets de seuils. Par exemple, la consommation d'alcool n'est dangereuse selon l'OMS pour un homme qu'au delà de l'équivalent de trois verres de vin par jour. La dangerosité d'un produit peut également augmenter de façon exponentielle ou être cumulative dans le temps. Par exemple, la probabilité de décéder d'un cancer du poumon varie en fonction de la puissance quatre du nombre d'années pendant lesquelles on a fumé. Les estimations qui sont données ci-dessous doivent donc être considérées comme des ordres de grandeur. Elles permettent de mieux situer les risques, mais ne disposent pas de mieux les comprendre. La première table donne les gains d'espérance de vie pour des gestes quotidiens liés à l'exercice, l'alimentation, la conduite, et qui sont de nature à augmenter l'espérance de vie. Toutes ces estimations sont détaillées dans ce site. Vous pourrez donc si vous le souhaiter les adapter à votre cas particulier.
Remarque : les estimations concernant les accidents de voiture sont faites par passager. Dans le cas des actions utilitaires, il est également possible de calculer le « retour vital » de ces actions prises individuellement, ce qui fournit un autre moyen de les comparer.
La table suivante donne les pertes d'espérance de vie pour des gestes quotidiens liés à l'automobile ou la consommation de produits dangereux pour la santé (alcool, cigarette, drogues), et qui sont de nature à diminuer l'espérance de vie. La hiérarchie que nous constatons est instructive. Prendre de l'héroïne, fumer, conduire en état d'ivresse sont légitimement considérés comme dangereux par la plupart d'entre nous. Cependant, peu de fumeurs sont conscients qu'en fumant un paquet et demi, ils prennent autant de risque pour leur santé qu'en prenant une prise d'héroïne. La cigarette fait soixante mille morts par an en France, mais dans l'ensemble nous nous sommes habitués à sa présence au point de fortement minimiser le danger qu'elle représente.
Diminuer le risque par des décisions ponctuellesIl existe des actions ponctuelles qui permettent de diminuer certains risques. Les vaccinations sont non seulement importantes pour protéger les enfants (programme de vaccinations obligatoires), mais également efficaces pour protéger les adultes (en particulier les vaccins « CDT-Polio », Hépatite B et Grippe). L'effet concerne non seulement la personne vaccinée, mais également ses proches dont ils diminuent le risque d'être contaminés. Les tests de dépistage mis en place en France méritent également d'être suivis largement, car leur mise en place à l'échelon national n'est décidée que quand la preuve est faite de leur efficacité. La formation aux premiers secours, et l'usage des défibrillateurs cardiaques portables présentent également un potentiel important de réduction des risques en France. Les Français sont peu solidaires à titre individuel. Pourtant, en suivant une formation de secouriste de quelques heures, vous sauverez peut-être un jour la vie d'un membre de votre famille, d'un ami ou même d'un inconnu.
Diminuer la pollution de l'air profiterait à tous. Ce serait sans doute la meilleure chose à faire. Mais ce site s'adresse individuellement à chacun de nous. En attendant que la pollution de l'air devienne une réelle priorité pour l'état Français, la meilleure protection pour l'individu est de ne pas vivre dans une région polluée. Dans ce cas particulier, le conseil peut sembler vain, voire une provocation. Les liens familiaux, amicaux, le travail font que la plupart d'entre nous ne peuvent pas choisir la région où ils habitent. Mais si la question se pose pour vous, si vous devez prendre votre retraite et envisagez de déménager, si vous démarrez dans votre carrière, si vous vous mariez et envisagez de faire table raze, alors ce conseil peut vous être utile. Finalement, en vacances, on oublie souvent le risque présenté par le soleil (tout particulièrement pour les enfants) et par les longs trajets en voiture, pour lesquels on a tout intérêt à envisager de prendre le train ou l'avion. La table ci-dessous résume donc l'impact estimé de ces décisions ou actions de prévention ponctuelles, qui sont détaillées et expliquées dans les sections correspondantes de ce livre. Le retour vital des décisions ponctuellesDans le cas des décisions « utilitaires », il est également possible d'estimer leur « retour vital », ce qui permet de les comparer. On constate alors en particulier la très forte « rentabilité » des vaccinations DCT-Polio et Hépatite B, que nous avons tout intérêt à suivre.
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||