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Equilibre alimentaire
Un repas équilibré = 30 minutes
d'espérance de vie gagnée
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Hypothèses : |
Gain d'espérance de vie
par un régime alimentaire comprenant une consommation
régulière de fruits et légumes : 3,8
ans = 3,8 * 365 * 24 * 60 = 1 997 280 minutes
Repas équilibrés trois fois par jour pendant
60 ans = 60 * 365 * 3 = 65 700 repas équilibrés
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Résultat : |
1 repas équilibré
= 1 997 280 / 65 700 = 30,4 minutes d'espérance de
vie en plus
|
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Un impact majeur sur la santé
Une alimentation inadaptée cause 30 à 40 % des cancers
chez les hommes et 60 % chez les femmes. Or les cancers causent environ
150 000 morts chaque année en France. L'alimentation cause également
25 % des 170 000 morts annuelles dues aux maladies cardio-vasculaires
en France.
L'alimentation influe également sur le vieillissement,
par plusieurs mécanismes :
- L'action des anti-oxydants de l'alimentation
- Les conséquences de la glycation (voir plus bas)
- Les maladies chroniques, en particulier inflammatoires (voir la page
alimentation
hypotoxique)
Une bonne alimentation est donc essentielle à notre santé.
Mais qu'est-ce qu'une bonne alimentation ? Que devons nous faire pour
qu'elle soit le plus bénéfique à notre santé ?
Cette question est délicate. L'alimentation est un élément
de notre culture. Pour cette raison changer son alimentation est souvent
difficile. Difficile également d'être objectif quand notre
culture est en question.
Qu'est-ce qu'une alimentation équilibrée ?
Le terme d'alimentation « équilibrée » est
ambigu. Il est souvent utilisé pour la proportion de protides (protéines),
glucides (sucres, pâtes, pain, riz…) et lipides (graisses)
dans notre alimentation. Cette vision minimaliste de l'alimentation est
dépassée. On sait aujourd'hui que l'alimentation est très
loin de se résumer à ces trois catégories :
- L'alimentation contient un grand nombre de nutriments essentiels
pour nous maintenir en bonne santé : minéraux, vitamines,
anti-oxydants... Ils diminuent fortement le risque de développer
maladies infectieuses, cancers, maladies cardio-vasculaires, inflamatoires...
- Protides, glucides et lipides ne sont pas égaux entre eux
:
- Certains lipides augmentent nos risques cardio-vasculaires alors
que d'autres les diminuent.
- Certains protides (i.e. protéines) peuvent être directement
utilisés par l'organisme pour construire les protéines
de notre organisme, alors que d'autres doivent être associés
pour le permettre. De nombreuses protéines peuvent également
se révéler dangereuses pour notre santé (le gluten
et certaines protéines du lait par exemple), car elles créent
des allergies, ou déclenchent des maladies chroniques parfois
très graves.
- Certains glucides complexes sont favorables à notre santé
(glyconutriments, fibres), alors que d'autres favorisent la glycation,
et donc le vieillissement de l'organisme.
- Les enzymes que notre organisme utilise pour digérer les aliments
sont en nombre limité. Elles ont assez peu changé depuis
40 000 ans. Elles sont adaptées à la digestion des
aliments que les hommes mangeaient avant l'introduction de l'agriculture.
Aussi certains aliments (produits laitiers et à base de céréales
essentiellement) provoqueraient à long terme des maladies inflamatoires.
Une cuisson excessive des aliments aurait les mêmes conséquences.
Maîtriser quantité et qualité
La qualité de l'alimentation est donc aussi importante que la
quantité. L'espérance de vie augmente d'ailleurs quand on
consomme moins de calories (à condition de ne pas être en
situation de carence). Mais pour lutter efficacement contre les maladies
et le vieillissement, notre organisme a besoin de beaucoup de vitamines
et d'anti-oxydants, apportés en particulier par les fruits et légumes.
Une alimentation bénéfique pour la santé est donc
la conséquence d'une maîtrise (consciente ou non) à
la fois de la quantité et de la qualité des aliments que
nous consommons. Cette maîtrise est possible soit quand nous nous
trouvons dans un environnement social qui favorise une bonne alimentation
(par exemple les Crétois ou les habitants d'Okinawa), soit quand
nous décidons consciemment de maîtriser notre alimentation
plutôt que de la subir.
heureusement, cette maîtrise n'est pas si complexe que l'on pourrait
croire. On obtient des résultats considérables en appliquant
certains principes simples. La difficulté est en premier lieu d'appliquer
une certaine discipline alors que l'alimentation a un contenu social et
affectif fort, qui peuvent entrer en conflit avec des choix raisonnés.
Quelles recommandations ?
Pour résumer en quelques points les principes d'une alimentation
équilibrée :
- Consommer tous les jours des fruits et légumes : au moins
4 à 5 parts par jour.
- Consommer régulièrement des protéines. Elles
sont indispensables : viande, poisson, œufs, ou certains végétaux
si ils sont utilisés en association (par exemple pois + riz).
- Consommer les « bonnes » matières grasses
indispensables à notre santé (huiles de pression à
froid, noix ou amandes, poissons gras, crustacés, chocolat…).
- Eviter les « mauvaises » matières grasses
qui favorisent les maladies cardio-vasculaires : lipides saturés
(graisses animales, beurre, fromage) et insaturés « trans »
(huiles raffinées, margarines, mayonnaises industrielles…).
- Les sucres des fruits ou du miel sont préférables au
sucre blanc, qui n'apporte que des calories.
- Ne pas consommer trop de calories. Il est démontré
(sur un grand nombre d'espèces animales) que les individus qui
mangent moins de calories vivent plus longtemps. Le nombre minimum de
calories à consommer par jour est lié au poids. Il est
pour les hommes d'environ 1600 Kcalories par jour, alors que nous en
consommons en moyenne plus de 2000, et dépend également
de notre activité physique. Pour y parvenir, il faut limiter
céréales (pâtes, pain…), riz, pommes de terre,
féculents, desserts, et aliments gras.
- Pour diminuer les risques de prise de poids, manger plutôt
dans la première moitié de la journée. Les calories
consommées en fin de journée sont en effet facilement
stockées en graisse pendant la nuit.
- Ne pas remplacer l'eau par des boissons sucrées. Un litre
de boisson sucrée apporte 100 grammes de sucre, le double du
besoin journalier, et coupe la faim pour les autres aliments dont nous
avons besoin.
- Avoir une alimentation variée, tout en limitant les aliments
défavorables pour notre santé. Les découvertes
scientifiques récentes allongent la liste des nutriments dont
notre organisme a besoin (minéraux, vitamines, anti-oxydants,
glyconutriments, lipides essentiels). Pour les apporter tous, une alimentation
variée est nécessaire. Les fruits et légumes sont
indispensables.
- Limiter la consommation d'alcool à 3 verres par jour pour
les hommes et 2 pour les femmes.
Consommation alimentaire des Français
Le tableau et le graphique suivants donnent les consommations alimentaires
par habitant en France depuis 1950 :
Alimentation des Français par habitant
(source : annuaire statistique de France, 1979)
Notre alimentation a changé depuis cinquante ans à une
vitesse surprenante. Certaines de ces évolutions sont bénéfiques
pour notre santé, d'autres neutres et enfin certaines néfastes
pour la santé.
Aliment |
1950 |
1960 |
1970 |
1980 |
1990 |
1995 |
Pain |
121,7 |
100,0 |
80,3 |
70,6 |
63,4 |
59,6 |
Produits céréaliers |
13,3 |
15,9 |
19,8 |
23,8 |
27,3 |
28,0 |
Pommes de terre |
152,7 |
126,5 |
125,6 |
89,0 |
62,4 |
64,1 |
Légumes secs |
3,1 |
3,5 |
2,3 |
1,9 |
1,6 |
1,6 |
Légumes |
59,5 |
82,2 |
103,6 |
107,9 |
117,2 |
118,8 |
Fruits |
37,7 |
55,5 |
66,9 |
67,0 |
71,7 |
67,8 |
Viandes |
44,4 |
60,5 |
71,2 |
86,0 |
90,9 |
85,5 |
Poissons |
10,5 |
13,8 |
15,4 |
18,1 |
23,4 |
25,4 |
Laits, yaourts |
|
76,8 |
83,9 |
90,0 |
104,5 |
106,1 |
Fromages |
5,0 |
8,5 |
11,5 |
15,3 |
17,1 |
18,4 |
Beurre saindoux |
5,8 |
8,4 |
10,4 |
9,4 |
8,1 |
8,0 |
Huiles végétales |
5,2 |
7,6 |
8,1 |
10,8 |
11,4 |
12,9 |
Margarines |
0,9 |
1,6 |
1,9 |
2,3 |
2,3 |
2,1 |
Total matières grasses |
11,8 |
17,6 |
20,4 |
22,6 |
21,8 |
23,0 |
Sucre |
13,2 |
17,0 |
23,2 |
19,6 |
14,7 |
14,2 |
Crèmes glacées, desserts |
0,0 |
1,1 |
2,2 |
6,6 |
12,4 |
14,2 |
Boissons gazeuses, Jus |
8,4 |
10,5 |
21,4 |
26,3 |
42,7 |
48,3 |
Bières, cidres |
50,4 |
50,8 |
48,8 |
51,7 |
46,1 |
44,2 |
Vins |
123,4 |
142,7 |
111,1 |
93,7 |
72,0 |
68,1 |
Eau de vie, liqueurs |
3,9 |
2,7 |
3,1 |
3,1 |
3,2 |
|
Les évolutions bénéfiques pour notre santé
sont nombreuses et remarquables :
- Réduction du nombre de calories consommées
par personne et par jour : la diminution de la consommation de
calories est en effet la seule méthode démontrée
capable d'allonger notre durée de vie maximale (voir la page
durêe de vie
maximale).
- Diversification de l'alimentation, autrefois dominée par le
pain, les féculents et le vin.
- Réduction de la consommation d'alcool (responsable de 45 000
morts par an en France). La consommation de vin a par exemple diminé
de 45 % (de 123,4 à 68,1 Litres par an).
- Augmentation de la consommation de fruits et légumes
de 58% (de 97,2 à 153,3 Kg par an) : un facteur majeur dans la
prévention des maladies cardio-vasculaires et des cancers.
- Réduction de la consommation totale de céréales
(pain + céréales) de 36 % (de 135 à 87,6 Kg
par an). Voir la page alimentation
hypotoxique, les céréales étant un facteur
de maladies chroniques.
- Augmentation de la consommation de poisson de 142 % (de 10,5
à 25,4 Kg/an). La consommation de poisson augmente en effet la
part de lipides (graisses) de type « Omega 3 »
dans notre alimentation, et diminue le taux de maladies cardio-vasculaires.
D'autres évolutions peuvent être considérées
comme globalement neutres pour la santé :
- Réduction de 68 % de la consommation de pommes de terre
et de légumes secs (de 155,8 à 65,7 Kg/an). Ces aliments
sont plutôt bénéfiques pour la santé. Mais
ils étaient consommés en quantité trop importante
dans les années cinquante du fait de contraintes économiques,
au détriment d'une alimentation variée.
- Augmentation de 95 % de la consommation de lipides (de 11,8
à 23 Kg/an).
- Augmentation de la consommation de protéines (surtout viande,
poisson, produits laitiers).
- Modification de la répartition des protéines :
plus de protéines animales (viande, poisson, œufs, laitages),
et moins de protéines végétales (légumes
secs). Il n'y a pas de « bonnes » et de « mauvaises »
protéines, et cette évolution est à priori neutre
pour la santé.
Finalement, certaines évolutions sont néfastes
pour la santé, et inquiétantes, certaines de ces
tendances risquant de se renforcer à l'avenir :
- Augmentation de la part des lipides saturés et « trans »
(huiles frites ou incorporées dans les produits alimentaires,
viandes, beurre...). Ces lipides augmentent les risques cardio-vasculaires :
voir la page lipides.
- Augmentation de 475 % de la consommation de desserts. Augmentation
de 7 % de la consommation de sucre. Emergence de la consommation
de glaces, aussi importante aujourd'hui que celle de sucre. Ces aliments
sont pratiquement démunis de nutriments utiles, et coupent la
faim pour les fruits et légumes indispensables à notre
santé.
- Augmentation de la consommation de laitages. On soupçonne en effet l'excès
de consommation de laits animaux de jouer un rôle dans de nombreuses
maladies chroniques. Voir la page alimentation
hypotoxique. :
- fromages : + 268 % (de 5 à 18,4 Kg/an), de laits et yaourts de 38 %
(76,8 à 106,1 Kg/an).
- laits et yaourts : + 38 %
(76,8 à 106,1 Kg/an).
Sites Web
The American Dietetic Association
Nutrient Data Laboratory,
US Department of Agriculture
Food and Drug Administration (FDA)
AFSSA : Agence Française de Sêcuritê Sanitaire
des Aliments
CFSAN : Center for Food Safety and
Applied Nutrition (Etats-Unis)
Eurodiet (projet de la Communautê
Europêenne)
Institut Français pour la Nutrition
The Food and Nutrition Information
Center (FNIC), Agricultural Research Service, USDA National Agricultural
Library
Bibliographie
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Michel Montignac, Flammarion, 2001. |
[Pnn01] |
« Programme
National Nutrition-Santê - PNNS 2001 -2005 », ministère
de l'emploi et de la solidarité, ministère délégué
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« Foods
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medicine, Novembre 1998, www.pcrm.org.
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« La
nutrithêrapie, une voie d'avenir », Une entrevue avec
le docteur Richard Béliveau, www.reseauproteus.net, Novembre
2003.
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