Vivre longtemps en bonne santé |
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Les hormones qui diminuent
avec l'âge : DHEA, Mélatonine, Pregnelonone
Les hormones servent essentiellement à coordonner le fonctionnement de nos organes. Secrétées par diverses glandes (thymus, glande pinéale…), elles sont indispensables à un bon fonctionnement de notre organisme, et leur concentration est également importante. Le taux de certaines hormones diminue avec l'âge. Le thymus, qui produit une partie de nos hormones, disparaît également vers 40 ans. On considère que cette diminution est un marqueur du vieillissement, c'est-à-dire que la mesure des taux d'hormones dans l'organisme est considérée comme un moyen fiable d'évaluer notre age biologique, indépendamment du nombre de nos années. Le graphique suivant montre le décroissement moyen observé par certaines publications du taux d'hormones avec l'âge. Ce décroissement est inégal selon les personnes, et il s'agit donc bien d'une moyenne. Décroissance de certaines hormones avec l'âge Mais est-ce le déclin de certaines hormones qui cause le vieillissement ou le vieillissement qui cause le déclin de ces hormones ? Le déclin des hormones n'est pas et de loin le seul mécanisme responsable du vieillissement (voir les autres chapitres de ce livre). Mais selon les spécialistes du vieillissement, nous avons aujourd'hui dépassé ce débat, au moins sur le point de vue scientifique. Les preuves se sont accumulées depuis vingt ans. Elles montrent que la restauration de taux de DHEA, mélatonine, pregnelonone en particulier à des niveaux plus proches de ce qu'ils étaient pendant le jeunesse permet de rendre le corps plus vigoureux et plus résistant, de renforcer le système immunitaire, d'améliorer nos performances intellectuelles et notre humeur, de diminuer les risques de cancer et de la maladie d'Alzheimer… La supplémentation de certaines hormones a également l'avantage d'être le plus souvent simple (par voie orale pour DHEA, mélatonine, pregnelonone) et très économique. En effet, les hormones ne sont pas brevetables : ce sont des produits naturels de notre organisme connus depuis longtemps. Mais alors qu'attendons nous pour recommander (comme aux Etats-Unis) en particulier aux personnes âgées une supplémentation en hormones, qui améliorerait incontestablement leur qualité de vie, et diminuerait les risques de maladies auxquelles elles sont exposées ? Plusieurs facteurs concourent à rendre le milieu de la santé Français réticent face à l'usage des hormones pour atténuer le vieillissement :
La pregnénolone : l'hormone de la mémoireLa pregnénolone est une hormone dont dérivent ensuite d'autres hormones dites stéroïdes, comme le montre le schéma ci-dessous. La pregnénolone est un précurseur de la DHEA, de la progesterone, de l'aldosterone et de la cortisone. De son côté, la DHEA est un précurseur de la testosterone et des estrogènes. L'organisme produit des hormones à partir d'autres hormones Le taux de pregnélonone diminue avec l'âge. La littérature classique indique que vers 75 ans, il ne nous reste qu'environ 40 % des taux de pregnélonone que nous avions vers 30 ans. Mais les études récentes de l'Institut européen du vieillissement montrent qu'il est fréquent de trouver des concentrations de 20 % ou mois chez des personnes en bonne santé. La pregnénolone est extrêmement importante pour le fonctionnement du cerveau. Sa concentration dans le cerveau serait dix fois plus élevée que celles des autres hormones stéroides. Elle est pourtant peu connue par le grand public et même les médecins. Dès 1944, Gregory Pincus[Pin44] [Nut01] a montré que des suppléments de pregnénolone avaient des conséquences très favorables sur le travail dans des conditions stressantes :
Une des explications de l'intérêt de la pregnélonone pour les personnes stressées est qu'elle neutralise les effets négatifs du cortisol produit en excès par les personnes soumis à des stress fréquents. Les études sur les souris montrent que la pregnénolone est la substance connue la plus puissante connue à ce jour pour améliorer les fonctions cognitives (mémoire, attention) [Isa92] [Flo92] [Flo95]. Or le taux de pregnénolone chute rapidement à partir de 35 ans. Des tests sur des rats âgés montrent que la pregnénolone leur permet de retrouver des capacités de mémorisation similaires à celles des rats jeunes [Ali02]. La pregnénolone est environ 100 fois plus efficace sur la mémoire que les autres hormones stéroïdes [Jae04]. Il est également démontré que le niveau de pregnénolone baisse pour les personnes atteintes de dépression, et plus encore quand elles sont en phase de dépression [Gui94]. La supplémentation en pregnénolone a également fait ses preuves comme un moyen de traitement (tout comme la DHEA et la mélatonine) de la maladie d'Alzheimer [Par01]. Les doses idéales de pregnénolone varient d'une personne à l'autre : de 25 à 100 mg par jour (le matin de préférence), du fait du déficit chez la personne et des différences dans l'assimilation. D'où l'intérêt de faire faire une analyse salivaire et une prescription par un médecin si on souhaite déterminer une dose optimale. La pregnénolone est en vente libre aux Etats-Unis (sous forme de pilules). Elle ne présente pas d'effets secondaires à des doses normales pour les personnes en bonne santé. Les contre-indications à la prise de pregnénolone sont les suivantes :
La testostérone : importante pas seulement pour les hommesLes hommes synthétisent près de 10 à 20 fois plus de testostérone que les femmes (du moins jusqu'à l'andropause, c'est-à-dire tant qu'ils ont une activité sexuelle). Au moment de la puberté, le taux de testostérone monte et est responsable chez les hommes du développement sexuel, des os et des muscles, et de changements dans le comportement. Les niveaux de testostérone diminuent par la suite avec l'âge chez les hommes comme chez les femmes. Contrairement à une croyance répandue, aucune étude ne montre que la testostérone augmente le risque de cancer de la prostate, ni même favorise son développement. Des études sur ce sujet notent même l'effet favorable de la complémentation en testostérone sur la santé de la prostate[Rot01]. Cela semble logique, sachant que les niveaux de testostérone des personnes âgées qui souffrent de cancers de la prostate sont en général très bas, et que ce cancer ne se déclare pratiquement jamais chez les personnes jeunes qui ont, elles, un taux de testostérone élevé. Il y a quelques décennies, des tests de l'effet de la testostérone ont été faits en utilisant des formes synthétiques différentes de la testostérone naturelle. La forme ester a été testée ainsi que la methyltestosterone prise oralement et qui s'est révélée dangereuse pour le foie et est maintenant interdite dans de nombreux pays. Ces travaux ont créé un mythe dans la communauté médicale du danger de la testostérone. Mais la forme naturelle (molécule strictement identique à la molécule naturelle), qui est utilisée sous forme de gel ou crème, ne présente pas les dangers des formes de synthèse dont la molécule est différente. Le coût est cependant relativement élevé. Il existe également un moyen naturel de stimuler la production de testostérone : la chrysine (extrait de la passiflore) associé à la piperine (extrait du poivre) augmente naturellement le taux de testostérone après 30 jours [Nut04] de consommation. Elle y parvient en inhibant l'activité de l'aromatase, une enzyme qui diminue la production de testostérone par l'organisme (les hommes sécrètent plus d'aromatase avec l'âge). Quand la forme naturelle de la testostérone est utilisée pour compenser un déficit en testostérone (et donc utilisée à une dose convenable), sous forme de gel ou de crème, elle a les propriétés suivantes :
La mesure du taux de testostérone peut se réaliser par examen de la salive, de l'urine ou du sang. Ce qui compte est le taux de testostérone libre (c'est-à-dire non lié aux protéines SHBG et albumine). Néanmoins, la supplémentation en testosterone se faisant par application par exemple d'une crème reste relativement peu pratique (pas de supplémentation orale). Cela explique en bonne partie le fait que cette supplémentation soit relativement rare. La DHEA : véritable hormone anti-âgeLa DHEA est l'objet d'un débat passionné concernant ses propriétés anti-vieillissement et l'opportunité de l'utiliser en complémentation régulière, comme cela se pratique couramment aux Etats-Unis. Certains contradicteurs vont même jusqu'à dire que la DHEA est inutile (qu'elle n'aurait pas d'impact sur le vieillissement) ou qu'elle présenterait des dangers. Une des raisons essentielles de cette controverse est due au fait que les effets de la DHEA se constatent essentiellement à long terme. Elle n'a pratiquement pas d'effets à court terme (une semaine par exemple). Diverses études ont démontré une corrélation entre DHEA et longévité chez les hommes âgés[Maz01]. Cela ne démontre pas une relation de cause à effet, mais le résultat incite fortement les hommes à recourir à la complémentation du taux de leur DHEA s'il est bas. La relation de cause a effet a par contre été largement démontrée sur les animaux (souris par exemple). La DHEA est l'hormone stéroïdienne la plus abondante dans le corps humain. Son niveau atteint son maximum à vingt ans et chute ensuite fortement. L'ostéoporose, les maladies cardio-vasculaires, le sida, les maladies auto-immunes, la maladie d'Alzheimer, le cancer du sein, les maladies de la thyroïde, les cancers ou le diabète sont beaucoup plus fréquents chez les personnes ayant de faibles niveaux de DHEA. Des études sur des personnes de plus de 90 ans montrent que ceux qui atteignent cet âge ont des niveaux de DHEA plus élevés que la moyenne. On peut augmenter ses niveaux de DHEA par divers moyens :
Les avantages de la DHEA[Nut04'] (dossier de l'organisme « Life Extension », avec 160 références scientifiques qui permettent d'étayer chaque point) ne se constatent que sur des études à long terme (plusieurs mois) et typiquement pas sur les études de deux semaines. Egalement il faut noter qu'ils se constatent pour des doses destinées à restaurer les niveaux de DHEA de la personne jeune (donc sans créer de surdosages). Voici une liste des effets mesurés par des études scientifiques de long terme :
Pour ce qui est de la sécurité d'usage, des études d'un an et plus sur des centaines de volontaires n'ont pu déceler aucune conséquence négative de la prise de DHEA à des doses de 25 mg et 50 mg par jour (par contre des effets bénéfiques ont bien été constatés à partir de doses de 5mg par jour). Le seul risque connu concerne l'interaction médicamenteuse dans deux cas: les femmes prenant du tamoxifen (anti-estrogène), les hommes étant traités pour le cancer de la prostate avec un bloquant de la testosterone. La DHEA est une substance naturelle qui ne peut pas être brevetée, ce qui rend la supplémentation très économique. Cela explique également le peu d'intérêt des grandes entreprises pharmaceutiques pour ce produit. Le taux de DHEA dans l'organisme peut être mesuré par analyse du sang ou de l'urine. La 7-kéto-DHEA est une forme de DHEA qui a l'effet le plus efficace sur le système immunitaire, en particulier pour les femmes ayant passé l'âge de la ménopause. La DHEA est accessible en France sous ordonnance seulement. C'est une anomalie de notre système de santé. Aux Etats-Unis, la DHEA est considérée par le corps médical comme présentant si peu de risques et tant d'avantages qu'elle est en vente libre. Il est difficile de le dire dans un pays comme la France où le monde médical est jaloux de ses prérogatives, mais la DHEA n'est pas un médicament. Il est essentiel de le souligner. C'est une hormone que notre organisme secrète naturellement. La supplémentation a pour objectif de rétablir des niveaux de DHEA normaux. Le vieillissement les fait en effet baisser excessivement, ce qui accélère l'apparition de nombreux problèmes de santé. La personne qui prend de la DHEA en supplémentation ne la prend pas parce qu'elle est malade. Bien au contraire, tout l'intérêt de la DHEA est qu'elle permet à l'organisme de prévenir l'apparition de maladies liées à l'âge. Toute personne de 60 ans ou plus a un taux de DHEA moitié moins élevé qu'à vingt ans, et peut bénéficier de la prise régulière de DHEA (par simple comprimé). La mélatonine : hormone du sommeil, mais aussi anti-oxydant essentielLa mélatonine est produite 30 à soixante fois plus pendant la nuit par notre organisme. C'est « l'hormone du sommeil », car c'est elle qui nous aide à nous endormir naturellement. La mélatonine est également un puissant antioxydant, un stimulant immunitaire et un inhibiteur du cancer. Des études animales ont montré les souris dont la glande pinéale (productrice de la mélatonine) a été enlevée ont plus de tumeurs. La supplémentation en mélatonine permettait d'empêcher l'apparition de ces tumeurs supplémentaires. La mélatonine diminue très rapidement avec l'âge, avec un maximum pendant l'adolescence. La supplémentation avec de la mélatonine comme aide au sommeil est courante aux Etats-Unis, sans que l'on observe d'effets secondaires. Plusieurs études que la mélatonine stimule le système immunitaire, spécialement chez des animaux stressés, âgés ou malades. La mélatonine stimule la production des lymphocytes T et des cellules naturelles tueuses. Un re-développement du thymus a même été observé chez les souris âgées (rappelons que le thymus disparaît chez l'homme vers la quarantaine). Présenter la mélatonine comme on le fait parfois comme un produit « de niche » permettant de compenser le décalage horaire est trompeur. La mélatonine :
Sites WebAssociation à but non lucratif et revue visant à disséminer les connaissances sur les techniques permettant de prolonger l'espérance de vie et à mettre à disposition des suppléments de qualité optimale à prix réduit. Le dossier sur la DHEA, à partir d'une interview de Stephen Cherniske, est remarquablement complet, documenté et clair. Bibliographie
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