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Le suicide : il touche particulièrement les personnes âgées en France

Le nombre de décès en France par suicide a augmenté ces vingt dernières années pour se stabiliser maintenant aux alentours de 12 000 par an (pour environ 160 000 tentatives de suicide déclarées). Entre vingt-cinq et trente quatre ans, vingt pourcents des décès sont des suicides.

La majorité des suicides peuvent être prévenus, la plupart des personnes à tendances suicidaires ne souhaitant pas vraiment mourir et pouvant oublier leurs pensées suicidaires. Le passage à l'acte est un phénomène impulsif. En gagnant du temps et en désamorçant les crises, il est possible d'éviter beaucoup de suicides.

La majorité des personnes à tendance suicidaire parlent en effet de leurs intentions de suicide :

  • Volonté de mourir
  • Sentiment de ne pouvoir trouver d'aide nulle part
  • Sentiment de solitude inéluctable
  • Perte de l'espoir
  • Sentiment d'être inutile

Or le suicide est souvent considéré en France comme une fatalité. Nous avons tendance à ne pas agir quand des signes annonciateurs se présentent chez un de nos proches. Cela est d'autant plus regrettable que la France est un des « champions du monde » des suicides. Le tableau ci-dessous (source : OMS) donne les taux de suicides des pays occidentaux développés de plus de 20 millions d'habitants (pour 100 000, chiffres disponibles en septembre 2002) :

Pays Hommes Femmes
France 27,1 9,2
Allemagne 20,2 7,3
Canada 19,6 5,1
Etats-Unis 18,6 4,4
Espagne 13,0 3,8
Italie 12,3 3,6
Grande Bretagne 11,8 3,3

On constate que la France est de loin le pays où le taux de suicide est le plus élevé, pour les femmes comme pour les hommes. On est loin de l'image d'Épinal de « pays où il fait bon vivre » que nous nous plaisons à véhiculer.

La Grande Bretagne étant le pays où le taux de suicide est le plus bas, il est intéressant de comparer la typologie du suicide en Angleterre et en France. Le tableau suivant montre le taux de suicide pour 100 000 habitants en France et en Angleterre (données de 1997 pour la France et 2000 pour l'Angleterre, un peu surestimées car les données anglaises concernent les suicides et les morts inexpliquées), alors que les données Françaises ne concernent que les suicides déclarés, pour les hommes et les femmes :

Classe d'âge
19-34 35-64 65 et +
Hommes France 17 38 57
Angleterre 20 18 6
Femmes France 7 15 17
Angleterre 4 15 5

On constate que la différence est due essentiellement à l'augmentation du taux de suicide avec l'age en France, en particulier chez les hommes. Un Français de plus de 65 ans a pratiquement dix fois plus de chances de se suicider qu'un Anglais du même âge.

Selon les spécialistes des comportements suicidaires, les facteurs suivants en particulier contribuent à expliquer les suicides :

  • La perte des liens sociaux, dans la famille et avec les amis. Il semble que la solidarité soit devenue en France une affaire d'état, et non plus une question individuelle. Seuls les amis et la famille sont pourtant capables de constituer un rempart contre le désespoir.
  • La détresse des personnes âgées, qui dans la société Française vivent bien souvent sans amis et pratiquement abandonnées par leurs enfants.
  • L'alcool : les personnes dépendantes de l'alcool constituent 1/3 des cas de suicide. Cependant, il est difficile de déterminer si la trop forte consommation d'alcool est la cause ou la conséquence des comportements suicidaires.

Pour illustrer ce propos, voici un résultat d'une enquête très instructive réalisée par François Besançon. Elle montre les motifs les plus mentionnés par un échantillon de 300 personnes pour refuser le suicide (dont voici les 5 premiers) :

  • Il y a au moins quelqu'un qui tient à moi : 81 %
  • J'aime au moins quelqu'un : 81 %
  • J'aime la vie : 78 %
  • Ça ferait mal à quelqu'un : 78 %
  • Je me sens soutenu par mes proches : 70 %

Sur les 5 raisons les plus mentionnées pour refuser le suicide, 4 concernent la relation aux personnes proches.

On peut donc se demander si les Français, qui s'appuient sur l'état providence et la solidarité collective, ne seraient pas devenus moins capables de témoigner de l'attachement à leurs proches, par exemple à des grands parents que l'on envoie en maison de retraite ou à des enfants dont on souhaite qu'ils deviennent indépendants le plus vite possible. La prévention du suicide consiste donc en premier lieu à des actions de long terme : garder de bonnes relations familiales et amicales, éviter une consommation excessive d'alcool.

Cependant, il est également utile de connaître quelle attitude avoir à court terme dans le cas où un de nos proches a des pensées suicidaires. L'action à court terme est essentielle pour la prévention du suicide dans la mesure où la plupart des décès ont lieu lors d'une récidive (la première tentative de suicide échouant en général). Une étude de l'INSERM conduite en 1986 portant sur 3 273 patients indique que 24 % des récidives ont lieu dans les trois mois, 35 % dans les 6 mois, 56 % dans l'année et 75 % dans les deux ans. Le tableau qui suit résume l'attitude à avoir quand un de nos proches a des pensées suicidaires :

Ce qu'il ne faut pas faire Ce qu'il faut faire
Dire qu'il y a pire comme situation
Etre indifférent
Faire des reproches, se montrer choqué.
Faire des remarques personnelles
Prendre le temps d'en discuter à l'écart
Ecouter attentivement
Etre compréhensif, chaleureux
S'intéresser à l'autre
Se renseigner pour savoir si il/elle a un plan précis

Selon la gravité de la situation, on conseille d'avoir la conduite suivante :

Risque faible
(fantasmes suicidaires sans plan précis)
Offrir un soutien moral
Amener à réfléchir pour transformer le désir de mort en désir de vivre
Orienter la personne vers un spécialiste
Maintenir le contact
Risque moyen
(plan mais pas de passage à l'acte immédiat prévu)
En plus :
Explorer les alternatives au suicide
Obtenir la promesse que la personne ne tentera rien sans prévenir l'équipe de santé
Orienter vers un professionnel de santé avec lequel on prendra un rendez vous immédiatement
Contacter famille, amis collègues pour disposer d'un soutien
Risque élevé
(plan, moyens de le mener à bien et volonté de passer à l'acte rapidement)
En plus :
Ne jamais laisser la personne seule
Parler doucement, et retirer tous les moyens de passer à l'acte.
Prendre rendez-vous avec un médecin et organiser un transfert par ambulance

Sites Web

infosuicide.org (Centre thêrapeutique spêcialisê « Recherches et rencontres de paris »)

NIMHE : National Institute for Mental Health for England

Organisation Mondiale de la Santê : prêvention du suicide

Site de François Besançon

Bibliographie

[Er01]

« Suicides et tentatives de suicide en France : une tentative de cadrage statistique », Etudes et Résultats N°109 (revue de la direction de la recherche, des études et de la statistique, Ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité), Avril 2001.

 

[Er02]

« L'êvolution des suicides sur longue pêriode : le rôle des effets de l'âge, de date et de gênêration », Etudes et Résultats N°185 (revue de la direction de la recherche, des études et de la statistique, ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité), Aout 2002.

 

[Ine98]

« Suicide et mal-être social », revue Population et Sociétés (bulletin mensuel d'information de l'Institut National d'Études Démographiques), Numéro 334, Avril 1998.

 

[Nim02]

« National Suicide Prevention Strategy for England », Department of Health, National Institute for Mental Health in England (NIMHE), Septembre 2002.

 

[Oms02]

« La prêvention du suicide : indications pour professions de santê primaire », Département de santé mentale et toxicomanie, Organisation Mondiale de la Santé, Genève 2002.